Budget 2025 : racket gouvernemental sur les collectivités
La France a fini par se doter d’un budget. Le 5 février dernier, l’Assemblée Nationale a adopté la loi de finances pour 2025, par un recours au fameux article 49.3 de la Constitution : il permet de faire passer un texte sans le vote des députés, dès lors que le gouvernement ne subit pas une motion de censure. Nous constatons que le budget Bayrou n’est guère différent de celui que nous avait concocté l’éphémère gouvernement Barnier, en particulier pour les collectivités territoriales.
Il avait été initialement prévu de ponctionner leurs recettes à hauteur de 5 milliards d’euros, au titre de leur participation à l’action contre les déficits et l’endettement du pays. La levée de boucliers des élus a conduit François Bayrou à soi-disant ramener cette somme à 2,2 milliards d’euros. Cela demeure inacceptable, car les communes et les intercommunalités n’ont aucune responsabilité dans l’endettement du pays. Leurs budgets sont en équilibre et leurs dettes restent stables, voire baissent, à l’image de Thourotte dont l’endettement est proche de zéro. Au final, ce sont bien 5 milliards d’euros qui seront prélevés sur les collectivités.
En réalité, ces prélèvements imposés aux collectivités ne feront qu’aggraver la situation des comptes publics, car :
● Ils vont augmenter les besoins de financement pour les investissements des collectivités, qui devront recourir à l’emprunt pour financer leurs projets, y compris ceux qui sont en cours.
● Ils vont freiner l’investissement local, qui représente 70% de l’investissement public, avec un effet de récession sur une partie essentielle de l’économie liée au secteur du bâtiment et des travaux publics et, plus globalement, sur l’emploi.
Cet article a été publié le 5 mars 2025.